Un jour ou lautre, un sentiment dimpuissance nous envahit. Cest comme si nous revivions pour la première fois une expérience humaine, vieille comme le monde: Il y a des dangers et des défis qui ne peuvent être surmontés ou résolus que par la société.
Une période importante de lhistoire de lhumanité a été marquée par le fait que les hommes se sont associés pour résoudre ensemble des grandes tâches brièvement, quils ont appris à sorganiser pour des intérêts les plus divers.
Aujourdhui encore, les hommes sorganisent pour résoudre des tâches communes. La création de sociétés anonymes et de SARL est en pleine expansion. Toute une filière universitaire, la gestion dentreprises, étudie les questions suivantes: comment une entreprise peut-elle réaliser aussi vite que possible une plus-value et comment la direction ou un actionnaire peuvent-ils réaliser un bénéfice personnel?
De plus en plus, laccent est mis sur le «Je», sur «linstant présent» et sur «largent». Une telle forme dorganisation est déjà de par sa façon de penser inappropriée pour combattre la catastrophe climatique imminente. Car, selon ce principe, un bénéfice réalisable tout de suite, vaut mille fois plus que des dommages, qui napparaîtront que bien plus tard. Toutes les pertes à venir sont chiffrées et «actualisées» sur la valeur du jour.
Il en est de même pour léconomie politique, qui soccupe du bien-être de tous les peuples. Pertes et catastrophes, mais également bonheurs futurs, cest-à-dire le bonheur des générations futures sont «actualisés» et classés, de ce fait, comme étant sans valeur. Ainsi, avec de tels raisonnements, les hommes perdent pour lexprimer avec une notion de biologie leur « instinct de couver».
Cest pourquoi, pour parer à la catastrophe climatique imminente, nous devons changer de mentalité et nous organiser autrement. Or, cette mentalité et cette organisation existent déjà depuis plusieurs siècles, mais, nous les avons tout simplement laissées à tort de côté. Prendre des dispositions pour lavenir, améliorer les infrastructures, protéger les citoyens de la criminalité dans le pays et des menaces venant de lextérieur, assurer aux enfants et aux jeunes une bonne formation scolaire, cétait et cest toujours le devoir de lEtat. Cependant, lEtat est devenu une organisation bafouée, qui nest plus prise au sérieux. Les fonctionnaires font plutôt lobjet de plaisanteries et ladministration fiscale est victime de fraudes! Aujourdhui, limage idéale de lEtat est, selon les néolibéraux influents, un Etat «dégraissé» sous-entendu impuissant, dans lequel la privatisation commence déjà par les organismes de prévoyance et finit par lapprovisionnement en eau potable.
Aujourdhui, la devise: «lEtat, cest nous!» suscite encore, tout au plus, de létonnement.
Où est passée lépoque, où cétait encore un honneur de servir lEtat?
Aujourdhui, les métiers au service de lEtat, tout comme celui dhomme politique, font partie des métiers les plus méprisés. Les conséquences sont néfastes: «Un homme droit ne fait pas de carrière politique». Il est facile de simaginer, jusquoù la stricte observation dun tel dicton, largement répandu, peut mener.
Nous, qui nous préoccupons du changement climatique, nous ne devons en aucun cas laisser les commandes du pouvoir aux autres. Il faut se rappeler les idéaux dune véritable démocratie: sinformer, participer et soutenir des hommes politiques sérieux menant une bonne politique! Nous sommes donc tous sollicités! LEtat nest pas une vache à lait, mais cest la seule organisation qui puisse assurer notre survie.
Cest pourquoi, nous avons besoin dun Etat fort qui puisse faire face à léconomie et à ses exigences et qui mène avant tout une politique de prévoyance.
Version allemande: Die Ohnmacht des Einzelnen